Actuellement en négociation, les quelque neuf cents professeurs de francisation du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), représentés par le Syndicat des professeurs de l’État du Québec (SPEQ), craignent que les conditions favorisant la francisation des Québécois d’adoption se révèlent une façade politique.
Pour les nouveaux arrivants, l’apprentissage du français est un élément essentiel à leur adaptation à la société québécoise. Or, les professeurs spécialisés en langue seconde sont souvent leurs premiers contacts significatifs. En plus de leur enseigner le français, ils les encouragent et les soutiennent dans leur intégration à la communauté.
Contre-productif
Dans les faits, ces professeurs ne sont pas soutenus dans leur mission. Ils ont le sentiment que la priorité de leur ministère est de vider la liste d’attente rapidement, quitte à mettre en péril la qualité de la francisation.
De plus, ils doivent conjuguer avec des sessions trop courtes en regard du programme, sans recevoir aucune aide spécialisée pour les élèves en difficulté d’apprentissage ou victimes de traumatismes dans leur pays d’origine. Le gouvernement leur propose une augmentation du nombre d’élèves par classe, ce qui, considérant l’approche conversationnelle essentielle à tout apprentissage d’une langue, accentuerait le problème de non-atteinte du niveau de français nécessaire à l’intégration effective des élèves. Or une francisation efficace est essentielle à la survie du français au Québec.
Avec leur syndicat, les professeurs du MIFI se battent pour que leurs conditions de travail servent concrètement la francisation des nouveaux arrivants et qu’ainsi le français continue de nous unir.

